- ANGOUMOIS
- ANGOUMOISANGOUMOISAncienne province de France au nord du bassin d’Aquitaine, l’Angoumois correspond approximativement au département de la Charente.La cité d’Angoulême fut constituée à la fin du IVe siècle. Son pays, uni au Périgord et à l’Agenais, forma un comté en 866. Guillaume III Taillefer (988-1028) et Guillaume IV (1087-1120) marquent l’apogée de la puissance angoumoise. Mais bientôt Plantagenêts et Capétiens font du comté un enjeu au cœur de leur rivalité. En 1200, Jean sans Terre enlève même la dernière des Taillefer, Isabelle, à son fiancé Hugues de Lusignan, juste avant leur mariage. Cet enlèvement permet à Philippe Auguste de faire déclarer félon son dangereux rival et de faire saisir tous ses fiefs dans la mouvance française. Quant à Hugues et à Isabelle, constants dans leur projet, ils doivent attendre seize ans la mort de ce mari indésirable. Par leur union, ils reconstituent presque la grande Aquitaine. C’est compter sans l’intervention capétienne. La révolte de Lusignan (1241) n’aboutit qu’à sa renonciation à l’Aunis et à la Saintonge. Et Philippe le Bel incorpore l’Angoumois au royaume, à la mort du dernier comte (1308). Cédé aux Anglais en 1360 mais reconquis dès 1373, il est apanagé. François Ier l’érige en duchépairie pour sa mère. Les XVIe et XVIIe siècles sont marqués par des «fureurs paysannes» contre l’impôt et par les misères dues aux guerres de Religion et à la révocation de l’édit de Nantes, qui fait disparaître les trois quarts des papetiers d’Angoulême. Cependant, la production de cognac prend son essor sous Louis XIV. L’Angoumois forme une généralité en 1692.⇒ANGOUMOIS, OISE, ANGOUMOISIN, INE, adj. et subst. masc.Adj. Qui appartient à l'Angoumois, ancienne province de France :• 1. « Malgré ses éclatants succès à Paris, notre jeune poète s'est souvenu que l'hôtel de Bargeton avait été le berceau de ses triomphes, que l'aristocratie angoumoisine avait applaudi, la première, à ses poésies; ... »BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, p. 655.— Emploi subst. Celui, celle qui habite l'Angoumois ou Angoulême ou en est originaire :• 2. M. Bergès a dû recevoir son livre. Si les Angoumoisins veulent de moi pour député, je veux bien d'eux pour commettants.BALZAC, Correspondance, 1832, p. 109.— Spéc., SYLVIC. Nom vulgaire d'une variété de chêne. Le chêne angoumois ou l'angoumois :• 3. ... le chêne angoumois qui croît dans le Levant (...) est aussi appelé chêne taussin...J.-J. BAUDRILLART, Nouv. manuel forestier, trad. de Burgsdorf, 1808.Rem. Attesté ds Lar. 19e, GUÉRIN 1892, Lar. encyclop.PRONONC. :[
], [
], fém. [-in].
ÉTYMOL. ET HIST.I.— Angoumois, 1866 subst. et adj. ethnique (Lar. 19e); sylvic. et hortic. (Ibid. :Nom vulgaire d'une espèce de chêne. Variété d'abricotier qui donne un fruit dont la chair est savoureuse, bien que légèrement acide).II.— Angoumoisin, 1771 subst. et adj. (Trév. [...] Qui est de l'Angoumois).I Angoumois, d'abord nom propre, désigne la province qui forme auj. le département de la Charente et une partie de celui de la Dordogne. 1576 Engoumois, Corlieu [Recueil en forme d'hist. de ce qui se trouve par escrit de la ville et des comtes d'Engolesme] d'apr. Trév.; formé sur le rad. du lat. médiév. engolism [ensis pagus]; suff. -ois. (Cf.[ville d'Aquitaine, AUSONE, Ep., 15, 22 ds FORC.] >
> Angoulême, FOUCHÉ p. 141). II Angoumoisin dér. de angoumois; suff. -in.
STAT. — Fréq. abs. littér. :11.BBG. — Ac. Gastr. 1962. — LELOIR 1961. — MONT. 1967.angoumois, oise [ɑ̃gumwa, waz] adj.ÉTYM. 1866; angoumoisien, 1771; de Angoumois, Engoumois, 1576, du lat. médiéval engolismensis (pagus).❖♦ De l'Angoumois, province de France (Charente et Dordogne) dont la ville principale est Angoulême.
Encyclopédie Universelle. 2012.